Après le succès remporté par l’exposition inaugurale consacrée à l’Avant-garde russe, la Fondation du palais Bricherasio à Turin met en lumière les rapports qu’entretenait Fernand Léger avec l’objet.
TURIN - La rupture consécutive à la Première Guerre mondiale a détourné de l’Abstraction Fernand Léger, qui s’est intéressé alors à l’objet de "conception mécaniste". C’est en effet des années vingt que date son iconographie scandée de pièces et de morceaux déstructurés provenant de machines et d’engrenages, mis en scène sur la toile suivant un rythme chromatique qui privilégie les couleurs primaires.
Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si la plupart de ses peintures exécutées entre les années vingt et les années quarante tournent (c’est le cas de le dire) autour du Ballet mécanique – le film qu’il a réalisé en 1924, avec des prises de vues de Man Ray et de Dudley Murphy –, dont les protagonistes sont des bouteilles, des chapeaux de paille et des jambes artificielles… Pour Léger, "la peinture ancienne se fondait sur le sujet, l’art d’aujourd’hui, sur l’objet".
Organisée par Marisa Vescovo, directrice artistique de la Fondation du palais Bricherasio, et Brigitte Hedel-Sanson, directrice du Musée national Fernand Léger à Biot, cette exposition présente en parallèle les œuvres de peintres contemporains de Léger absorbés par les mêmes recherches – Braque, Picasso, Man Ray, Duchamp, Magritte, Depero, Hélion, Severini, Schwitters, Oppenheim –, ainsi que les travaux de plusieurs de ses élèves.
Les quelque quatre-vingt-dix peintures à l’huile, gouaches, dessins et céramiques exposés proviennent du Centre Georges Pompidou, du Musée d’art moderne de la Ville de Paris, de la Fondation Le Corbusier, des collections Leiris et Bucher (Paris), du Musée national Fernand Léger, du Musée des beaux-arts de Lille, du Musée d’art moderne Ludwig de Vienne, des musées de Bâle, Zurich, Aberdeen, et de plusieurs collections privées.
FERNAND LÉGER : L’OBJET ET SON CONTEXTE, Fondation Palazzo Bricherasio, Turin, jusqu’au 15 avril. Catalogue édité par Electa.
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Léger et l’objet
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°23 du 1 mars 1996, avec le titre suivant : Léger et l’objet