Après la magnifique exposition consacrée à « L’âge d’or des cartes marines », en 2012-2013, la Bibliothèque nationale de France invite à découvrir 2 500 ans d’histoire des sciences et de représentations du ciel et de la Terre.
Et qu’on se le dise, l’idée de la sphéricité de la Terre n’attend pas la Renaissance pour émerger : elle est établie dès l’Antiquité gréco-romaine, de Pythagore à Ptolémée, et se perpétue au Moyen Âge, aussi bien dans le monde islamique qu’en Occident. En témoigne la plus ancienne sphère céleste connue, qui remonte au IIe siècle av. J.-C. et constitue l’une des nombreuses merveilles de cette exposition. La BNF a réuni en effet près de deux cents œuvres d’une grande rareté – plus d’une quarantaine de globes, des vestiges archéologiques, des traités, des mappemondes –, provenant de ses propres collections et des plus prestigieuses institutions. Parmi elles, des astrolabes et manuscrits richement enluminés du monde arabe, une fabuleuse carte céleste gravée d’Albrecht Dürer, les globes sur lesquels se dessinent de nouveaux continents au fur et à mesure des grandes découvertes ou encore la prodigieuse sphère armillaire héliocentrée représentant le système de Copernic. Et le propos de l’exposition s’étend au-delà de la seule histoire des sciences, puisqu’on y constate aussi la façon dont le globe apparaît dès l’Empire romain comme un symbole de pouvoir, ou qu’on y apprend les procédés de fabrication des globes. Un catalogue riche aussi bien dans ses textes que ses illustrations accompagne cette exposition.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°724 du 1 juin 2019, avec le titre suivant : Le tour des globes