L’un est musicien, l’autre réalisateur et le troisième dessine. Rien ne les destinait vraiment à se retrouver ensemble dans la même exposition. C’est sur le mode du dialogue que le centre d’art de Sète les a réunis dans une réflexion partagée sur le corps – ou plus exactement sur les implications du corps à l’œuvre – en présentant aussi d’autres aspects de leurs travaux. Ludiques, les installations sonores de Céleste Boursier-Mougenot offrent au spectateur la possibilité d’en varier l’écoute selon son déplacement en leur sein même. Ici, l’orchestration fortuite réalisée par le pilotage d’accordeurs électroniques réagissant aux sons produits par une batterie d’harmonicas ventilés par des aspirateurs ; là, le choc tintinnabulant d’objets glissant sur l’eau de trois piscines gonflables. Filmée dans l’une des salles du centre d’art, puis restituée sur place sous forme d’une installation spécifique, la performance de Santiago Reyes interroge quant à elle le regard, l’individu et son point de vue singulier. T-shirt de l’amour propre, qui met en jeu une trentaine de danseurs/performeurs, nous invite à prendre la mesure de notre propre existence face au monde. Les objets, jambes, foules, personnages entrelacés qui emplissent les pages dessinées de Benyounès Semtati procèdent d’une véritable chorégraphie spontanée, tout à la fois sombre et poétique. Celle-ci n’est autre que la traduction de toutes les urgences et de toutes les oppressions dont le corps, tant individuel que social, est victime. Boursier-Mougenot, Reyes et Semtati, trois façons de dire le monde, en somme, d’en échanger regards et commentaires.
- SETE, Centre régional d’Art contemporain, 26, quai Aspirant Herber, tél. 04 67 74 94 37, 19 janvier-15 avril.
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Le son, l’image et le trait
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°535 du 1 avril 2002, avec le titre suivant : Le son, l’image et le trait