Entre le Prologue, qui précise les jalons marquants de la vie d’Oskar Kokoschka (1886-1980) en une trentaine de photos et d’écrits souvent inédits, et l’Épilogue, présentant son dernier autoportrait, se déploie dans son étendue l’œuvre de celui que la presse bien-pensante viennoise appelle en 1909 « l’effroi du citoyen ».
Les cent quarante-huit pièces qui composent cette exposition sont classées en quelques thèmes couvrant l’essentiel de sa carrière : les portraits d’adultes et d’enfants, sa collaboration au journal Der Sturm, son engagement politique, sa relation tumultueuse avec Alma Mahler, ses années à Dresde et à Londres.
Autre sujet abordé, les animaux, affectionnés depuis la jeunesse. Kokoschka perçoit en eux ce qu’il admire justement chez les enfants, ce côté naturel, libre, sincère, un peu indompté. Pour les aquarelles figurant tigre, grenouille, perroquet, pic-vert, chat, le trait est fébrile, incisif, les tons sont doux. Il signe toujours O.K. Sur la toile, le pinceau, vigoureux et épais, balance entre exubérance des formes et luxuriance des couleurs. Exécuté en 1926, Le Mandrill paraît assis au milieu de la forêt tropicale. En fait, l’animal est en cage, « solitaire et sauvage, comme moi », écrira-t-il. Kokoschka, que les nazis disaient « dégénéré », avait surtout beaucoup d’humour et le sens de l’autodérision. En bas d’un croquis accompagnant le tableau où l’on voit son auteur en face d’une bête au profil simiesque, se trouve une petite note de sa main : « Un singe en regarde un autre. »
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Le singe o.k.
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Abonnez-vous dès 1 €Musée Boijmans Van Beuningen, Museumpark, 18-20, 3015 Rotterdam (Pays-Bas), www.boijmans.nl
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°662 du 1 novembre 2013, avec le titre suivant : Le singe o.k.