Pas moins de quatre musées se sont mobilisés pour la rétrospective consacrée à Henri Le Sidaner (1862-1939), chaque institution privilégiant une période de la carrière du peintre.
Un hommage à la hauteur de l’admiration que la région Nord-Pas-de-Calais porte à ce peintre méconnu du grand public. Un genre lui est attribué, celui de peintre de l’intimité. On voit dans ses toiles des scènes intimistes, les plaisirs de la bourgeoisie de la Troisième République. Il y règne une atmosphère de sérénité et de poésie, le sentiment que la scène dépeinte est précieuse comme peuvent l’être les souvenirs les plus chers, que la densité des objets retranscrit la tendresse qu’il ressent pour eux. Ce que Le Sidaner donne à voir, c’est la joie de peindre avec un souci de fidélité à la nature. Picasso déclarait que l’artiste ne doit pas dépendre des informations qu’elle lui offre. Si Le Sidaner obéit à la nature, il lui arrive parfois de la transcender. De fait, l’académisme issu de sa formation dans l’atelier de Cabanel transparaît fortement dans ses œuvres du début, mais les tableaux suivants témoignent d’un réel intérêt pour le symbolisme teinté de néo-impressionnisme lisible dans certaines toiles comme Sur la rivière : matinée Montreuil-Bellay ou Jeune Fille de profil, ou bien encore Intérieur à la nappe rouge, par le caractère surnaturel de la lumière. Les œuvres exposées : jardins, décors, terrasses, articulent des représentations encore chaudes de présence humaine et les paysages fréquentés, tantôt en France, tantôt à l’étranger, enrichissent ses recherches. Toutes ces œuvres jalonnent la vie et le quotidien de l’artiste, et le spectateur n’échappe pas à leur charme désuet tempéré de nostalgie. On trouve dans certaines compositions, notamment dans ses natures mortes, la prévalence de vibrations colorées d’un beau chromatisme. Elles sont regroupées dans l’exposition selon un principe sériel, telle Table bleue – pense-t-il à Monet ? –, dont la récurrence atténue l’anecdote. Son iconographie évoque un environnement familier où s’inscrivent des souvenirs familiaux et amicaux dans un éclectisme heureux.
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Le Sidaner, la joie de peindre
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Abonnez-vous dès 1 €Jusqu’au 18 juin ; Maison du port d’Étaples, jusqu’au 22 juin ; Musée des beaux-arts de Dunkerque, jusqu’au 28 septembre ; et Musée du Touquet-Paris-Plage, jusqu’au 28 septembre 2014.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°669 du 1 juin 2014, avec le titre suivant : Le Sidaner, la joie de peindre