Un couvre-chef a toujours un sens. On trouve d’ailleurs en Océanie des coiffures particulièrement spectaculaires qui sont de véritables sculptures, aussi intéressantes par leur aspect visuel que par leur signification. Ainsi les Melkoï et les Sulka de Nouvelle Bretagne, riches d’un patrimoine artistique très varié, fabriquent des coiffures « rupau » représentant les esprits bienveillants qui vivent au voisinage des villages. Ils apparaissent au moment des initiations des jeunes garçons qui donnent lieu à des cérémonies et des danses. Pour rester légères, ces coiffures de grandes dimensions sont faites de moelles d’arbustes cousues sur des structures de rotin au moyen de lianes, avant d’être peintes de couleurs vives. Passant en Nouvelle-Guinée, province d’Irian Jaya, nous trouvons les Marind Anim, gravement décimés par les épidémies introduites par les Européens en 1919-1920. On ne leur connaît que très peu d’œuvres sculptées. Mais leurs coiffures sont des arrangements de figures en bois, d’éléments découpés recouverts de graines rouges et de larges parures de plumes. Les costumes des hommes participant aux rituels qui figurent une cosmogonie, mettent en scène les attributs des esprits « dema », êtres créateurs de l’ère originelle qui par leur mort ont donné naissance aux éléments de la vie actuelle. La mer, les animaux, les plantes et les hommes munis de leurs armes. Lors de la cérémonie, derrière les premiers ancêtres, défilent donc les porteurs des insignes des différents « dema », le dema du palmier sagoutier, le déma de l’arbre à bétel. Mais on est loin de tout savoir sur ces cérémonies que l’on commence seulement à découvrir.
Musée national des Arts d’Afrique et d’Océanie, jusqu’au 9 août.
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Le sens caché du couvre-chef
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°506 du 1 mai 1999, avec le titre suivant : Le sens caché du couvre-chef