Napoléon Ier roi d’Italie, Joseph Napoléon, roi de Naples et de Sicile, Elisa Bonaparte, grande duchesse de Toscane, Pauline Bonaparte, princesse Borghèse, presque tous les membres de la famille impériale ont porté des titres prestigieux ayant trait à l’Italie. L’exposition du Musée Fesch, sous la houlette de son conservateur, Jean-Marc Olivesi, analyse justement ces rapports étroits à la lumière de nombreux témoignages historiques. Le Général Bonaparte au pont d’Arcole d’Antoine-Jean Gros, véritable icône de l’épopée impériale, occupe la première salle dédiée aux Conquêtes. Le futur empereur, cheveux au vent, le visage grave,est la « reproduction vivante de l’héroïsme » selon Delacroix. « C’est en Italie qu’émerge le personnage de légende », souligne Olivesi. Avec Napoléon franchissant les Alpes de David, Bonaparte pose les jalons de sa légitimité s’inscrivant dans la lignée d’Hannibal et de Charlemagne qui ont, comme lui, passé les monts alpins. Toiles, gouaches, eaux-fortes illustrent ses autres campagnes : le Passage du Pô sous Plaisance, le 7 mai 1796, le Passage du Pont de Lodi, le 11 mai 1796 face aux Autrichiens. « Bonaparte aura entre autres nouveaux pouvoirs celui de maîtriser son image ». Sacré roi d’Italie à Milan en 1805, Napoléon n’y séjourne pourtant que trois mois, gouvernant à distance grâce à l’abondante correspondance qu’il entretient avec le vice-roi Eugène de Beauharnais. En 1809, Rome est rattachée à l’Empire. La piazza del Popolo et les jardins du Pincio sont aménagés. Denon et Canova entament une campagne de restauration au cœur du forum romain. Les femmes de cette illustre famille ne sont pas en reste. Elisa, tout d’abord, sœur aînée de Napoléon, se fait portraiturer avec sa fille devant un panorama florentin. « Elisa voulait marquer son règne en redonnant à Florence l’éclat artistique qui avait été le sien ». Pauline enfin, princesse frivole, muse des artistes, pose nue pour Canova et lui livre l’un de ses seins pour le plus audacieux des moulages. Le romanesque destin des Bonaparte ne fut pas sans conséquences. De tous ces bouleversements géographiques, politiques et artistiques allait naître l’Italie moderne.
- AJACCIO, Musée Fesch, 50-52, rue Cardinal Fesch, tél. 04 95 21 48 17, 11 avril-30 septembre, cat. 176 p., 210 F.
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Le romanesque destin des Bonaparte
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°528 du 1 juillet 2001, avec le titre suivant : Le romanesque destin des Bonaparte