Rien qu’à travers le titre de l’exposition « Pour ne pas mourir, je ne finirai jamais une maison, pourquoi finir celle des autres », on comprend que l’on n’a pas affaire à un architecte tout à fait comme les autres. La route zigzagante, menée par François Seigneur au travers de cette discipline habituellement assez rigide, est au contraire escarpée, imprévue, souple, pluridisciplinaire, rejetant fermement toute idée restrictive ou conformiste. Il a eu le courage, après des débuts très prometteurs avec Jean Nouvel, de s’extraire du milieu parisien, de se mettre entre parenthèses au fin fond des Cévennes, d’y réfléchir et de revenir plus décidé que jamais à imaginer une architecture plus ouverte, plus vivante, plus poétique, plus généreuse. Une architecture en devenir permanent : « Je m’ennuie d’une œuvre si elle se prétend achevée et définitive. » Ce qui était très sensible dans son Pavillon français à l’Exposition Universelle de Séville. Il est contre toute architecture arrogante ou spectaculaire qui ne se remet jamais en question, conservatrice ou officielle, où l’ordre règne un peu trop. « Je regrette que les architectes ne sachent pas dire non. Je suis contre la destruction comme apologie de la modernité. Si l’innovation est absolument nécessaire, elle n’impose pas de tout raser. » C’est pourquoi François Seigneur intervient de plus en plus souvent sur des bâtiments déjà existants qu’il fait renaître à la vie comme le tout récent réaménagement du Théâtre antique d’Arles ou du château de Foix. Un architecte protéiforme, un artiste à découvrir enfin.
Institut français d’Architecture, jusqu’au 29 mai, cat. 100 p., incluant des entretiens avec Patrice Goulet.
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Le retour de François Seigneur
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°506 du 1 mai 1999, avec le titre suivant : Le retour de François Seigneur