Le retour aux sources de Valère Novarina

Pour cet artiste en perpétuel mouvement, ce retour aux sources semble aussi naturel que la symbiose qui opère entre ses toiles grands formats, ses dessins, la mise en espace de ses mots et les volumes et les vitraux de la chapelle. Dès le premier pas au sein de cette exposition, le corps et le regard sont happés par la trajectoire rectiligne que tracent au sol les milliers de noms du Chemin des mots, dont la course se termine par quatre toiles entre lesquelles se dessine une croix. D’autres peintures viennent faire écho aux vitraux, avec des petits formats placés en regard des couleurs et motifs translucides. Dans l’alcôve des transepts, plusieurs dessins, réalisés par l’artiste lors de séances où l’écriture lui était impossible, ne sont pas sans rappeler son admiration pour le théoricien de l’Art brut, Jean Dubuffet. S’ouvre ensuite un espace d’atelier, où Valère Novarina a créé plusieurs œuvres in situ, permettant aux visiteurs de ressentir la vivacité du mouvement créatif laissé en suspens, avec pinceaux et biseaux encore imprégnés de pigments. Une atmosphère plus méditative règne dans le dernier espace, où la matérialité des mots résonne avec celle de gros cailloux disposés sur une table. La poésie de son art total ainsi mis en espace sied merveilleusement à la spiritualité qui subsiste entre les murs.