Le premier Cueco en guise d’apéritif

Le tout s’accompagne d’un formidable catalogue revenant sur le parcours foisonnant d’un homme-orchestre à la fois peintre et écrivain – on lui doit notamment Dialogue avec mon jardinier, qui fut adapté au cinéma en 2007 par Jean Becker –, mais aussi enseignant, syndicaliste, décorateur, animateur culturel , collectionneur, glaneur de bouts de ficelle et homme de radio – on se souvient encore de ses participations humoristiques aux Papous dans la tête sur France Culture ! Aux Sables, nulle trace des séries capitales qui ont fait sa renommée en tant qu’acteur majeur de la Figuration narrative, des Meutes de chiens aux petits portraits de Pommes de terre en passant par ses Claustras. Pour autant, cette exposition monographique, réunissant une cinquantaine de peintures et de sculptures allant de 1952, année de sa participation au Salon de la jeune peinture, à l’orée des années 1970, où il met en place son identité visuelle (fragmentations, aplats de couleurs vives, graphisme linéaire), fonctionne très bien. D’une part, parce qu’il est toujours passionnant de décrypter les prémices d’un créateur d’envergure, ballotté entre trouvailles et fausses routes. Et, d’autre part, parce que ce découpage en séquences – l’exposition étant axée sur la genèse de l’œuvre et l’avènement des séries initiales (Jeux d’adultes, 1965-1968, Les Hommes rouges, 1968-1971…) –, est tout à fait raccord avec la jubilatoire picturalité de l’ami Cueco aimant travailler en séries, épuisant un thème pour mieux y revenir des années après. Donc, ne voir qu’un petit bout de Cueco n’est point gênant. Bien au contraire ! Ça met en appétit avant de découvrir la suite de son itinéraire plastique savoureux à Bourges puis à Dole.