Le terrain est gigantesque, quasiment trois fois plus grand que Central Park, à quelques encablures de là sur Staten Island, l’un des cinq districts de la Grosse Pomme. Dans quelques années, Freshkills sera le nouveau poumon de New York mais en attendant, il est encore sa maladie honteuse. L’une des plus grandes décharges à ciel ouvert du monde dont la seule gloire est d’être visible depuis l’espace ! Plus de cinquante ans de déchets ménagers s’y dégradent doucement, source d’énergie (le méthane) mais aussi de nuisances sonores, olfactives ; nurserie d’une faune et d’une flore étonnamment diversifiées et prolifiques. Le cabinet Field Operations vient de remporter le concours d’aménagement urbain et paysager de ces espaces encore instables et honnis par la population environnante. Aujourd’hui, leur tâche est immense : réhabiliter, reclasser, réincorporer dans la vie sociale cet enfer pestilentiel. Pour certaines parcelles, il leur faudra au moins trente années pour réaménager le site, le temps que les déchets aient terminé leur lente décomposition, mais dès 2007, Freshkills entrouvrira ses portes sur quelques prairies verdoyantes encore difficiles à imaginer. Il s’agit là de l’un des vingt-trois projets d’urbanisme paysager dévoilés à New York. Maquettes, dessins, photographies, vidéos, projections et réalisations de parcs, de places, de jardins à l’instar de celui du botanique de la bastide imaginé par Catherine Mosbach à Bordeaux, s’exposent, témoignent des nouvelles consciences écologistes des urbanistes. De quoi se compose aujourd’hui le paysage contemporain ? De nos restes bien souvent, et finalement c’est plutôt pas mal.
« Groundswell : Constructing the Contemporary Landscape », NEW YORK, Museum of Modern Art, 11 West 53 Street, tél. 212 708 94 00, www.moma.org, jusqu’au 16 mai.
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Le paysage dans la ville
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°568 du 1 avril 2005, avec le titre suivant : Le paysage dans la ville