Peinture - Le discret musée d’Issy-les-Moulineaux n’en finit pas de surprendre avec sa programmation aussi séduisante qu’hétéroclite.
L’établissement, qui se focalise sur les artistes liés à cette commune au sud de Paris, braque actuellement les projecteurs sur Constant Pape (1865-1920). Un peintre inconnu au bataillon, qui a pourtant eu son heure de gloire au tournant des XIXe et XXe siècles. Il avait même son rond de serviette au Salon des artistes français où il a exposé chaque année pendant trente ans et dont il a remporté la médaille d’or. Comme nombre de peintres de sa génération passés maîtres dans les paysages au style léger, il se voit également confier de nombreux chantiers décoratifs dans les mairies. Or, comme ses confrères, cette hyper présence dans l’espace public a paradoxa-lement nui à sa renommée le reléguant dans le purgatoire des peintres de la IIIe République. Il était donc plus que temps de l’en sortir, de restaurer ses œuvres et de les admirer avec un regard neuf et sans a priori. Sa toute première rétrospective remplit parfaitement le contrat, en dressant un solide panorama de sa carrière à travers une cinquantaine de toiles presque toutes inédites. Ses paysages champêtres, ses pochades ou encore ses scènes de guinguette sont une déclaration d’amour à l’Île-de-France. Ses visions idéalisées d’un monde en train de s’industrialiser à vitesse grand V sont une ode au bonheur de vivre teintée d’une douce nostalgie. Mais pas uniquement, car dans ses meilleures peintures on croirait presque voir Corot. Pas mal, pour un illustre inconnu !
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Le pape de la banlieue
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°776 du 1 juin 2024, avec le titre suivant : Le pape de la banlieue