Le modernisme selon Albers et Moholy-Nagy

L'ŒIL

Le 1 mai 2006 - 366 mots

Pionniers du modernisme, l’Allemand Josef Albers (1888-1976) et le Hongrois László Moholy-Nagy (1885-1946) ne se croisent qu’entre 1923 et 1928, lorsqu’ils enseignent tous deux au Bauhaus, en Allemagne. Leurs cheminements parallèles et leurs convictions artistiques proches justifient néanmoins la rencontre organisée à la Tate Modern. En plus de 200 pièces, l’exposition embrasse quatre décennies de pratique artistique depuis 1920, date à laquelle l’un et l’autre délaissent la figuration pour se tourner vers l’abstraction, géométrique et épurée, jusqu’aux œuvres de la seconde partie de leurs carrières.
Peintures, sculptures cinétiques, photographies, films et mobilier témoignent de l’extraordinaire créativité des deux artistes, et de l’importance du Bauhaus dans l’histoire et le développement du modernisme. La recherche et l’expérimentation, notamment de nouveaux matériaux synthétiques empruntés à la création industrielle est au cœur de la démarche artistique d’Albers et Moholy-Nagy. Tout comme la remise en question radicale des frontières entre les différents domaines de l’art, en particulier celle qui sépare traditionnellement les beaux-arts et les arts appliqués.
Certaines pièces présentées ont été peu ou jamais montrées au public. Il en va ainsi d’un ensemble d’objets en verre produits par Albers dans les années 1920 et 1930 et de quelques exemples d’essais par Moholy-Nagy de photographies en couleur complétant une importante série de photogrammes et de photomontages.
À partir des années 1930, un changement radical intervient dans la vie de l’un et de l’autre. Albers quitte l’Allemagne en 1933, après la fermeture du Bauhaus par les nazis, et s’installe aux états-Unis. Il enseigne au Black Mountain College, puis à l’université de Yale entre 1950 et 1958. Moholy-Nagy part pour Chicago en 1937 et fonde le New Bauhaus, qui deviendra The School of Design puis l’Institute of
Design. Cette nouvelle phase dans leur vie et leur œuvre est étudiée dans la seconde partie de cette ambitieuse exposition qui devrait faire date.
Grâce aux prêts des musées et aux  collections particulières, les œuvres d’Albers et de Moholy-Nagy sont complétées par des pièces emblématiques de Malevitch, Klee, Gleizes, Gropius, Mondrian ou van Doesburg, qui permettent de donner une vision plus large de cette période particulièrement féconde.

« Albers et Moholy-Nagy », Tate Modern, 25 Sumner Street, Londres, tél. (44) 02 7887 8000, 9 mars-4 juin 2006.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°580 du 1 mai 2006, avec le titre suivant : Le modernisme selon Albers et Moholy-Nagy

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