Des crins de cheval forment la chevelure, un orifice constitue la bouche, des disques métalliques soulignent le regard, quatre incisions figurent les sourcils, et les reflets rouges du bois patiné évoquent la peau de ces Iroquois des Lacs, dont fait partie la Société des faux-visages.
Ce masque au visage déformé remonte au début du XIXe siècle : il est l’un des plus anciens objets de ce type à avoir été acquis par un musée, ce qui fait de lui l’un des trésors de la collection des Amériques du Musée d’ethnographie de Genève (Meg). Grâce aux sangles de cuir accrochées à ses côtés, il aurait été porté par des membres initiés de la Société des faux-visages, au cours de cérémonies de guérison. À certaines périodes de l’année, les officiants, affublés de ces visages représentant des portraits d’êtres mythologiques dont ils sollicitaient le secours, dansaient, chantaient et guérissaient les malades en leur frottant la tête ou en leur imposant les mains. Ils exigeaient en retour du tabac ou de la bouillie de farine de maïs. Les Européens ont été les témoins de ces cérémonies dès le milieu du XVIIe siècle. Si la Société des faux-visages existe toujours, la fabrication des masques n’a plus, depuis un siècle, qu’une fonction commerciale.
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Le masque de la Société des faux-visages
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°735 du 1 juillet 2020, avec le titre suivant : Le masque de la Société des faux-visages