Le lustre retrouvé de la manufacture d'Aubusson

L’exposition proposée par la Cité internationale de la tapisserie et reconnue d’intérêt national par le ministère de la Culture revient sur cette considération erronée.
Au cœur du Limousin, la manufacture devenue royale en 1665 rassemble en réalité de multiples ateliers répartis sur le territoire comme celui de Roby et celui de la famille Picon qui emploient une centaine de personnes. Ils sont restreints à une production modeste destinée à la grande bourgeoisie pour éviter la concurrence directe avec les Gobelins au service du roi. Or, les recherches entreprises depuis plusieurs années dans les carnets de commandes de ces lissiers par l’historien d’art Pascal Bertrand, co-commissaire de l’exposition, montrent une diffusion à l’échelle européenne et auprès des plus grands de ce monde du XVIIIe siècle. Telle cette verdure aux armes commandée par Henry von Brühl, l’influent Premier ministre du roi de Pologne Auguste III, et ce canapé tissé signé Del Sarto envoyé à la synagogue portugaise d’Amsterdam.
Réunissant une quarantaine de pièces issues des collections de la Cité et des institutions européennes, l’exposition a permis de nombreuses réattributions et replace la tapisserie d’Aubusson, inscrite au Patrimoine immatériel de l’humanité, au cœur d’une production européenne d’exception.