La 18e édition du Festival de l’affiche de Chaumont atteste de l’existence et de la vitalité d’un « autre graphisme », loin de la saturation visuelle quotidienne des campagnes publicitaires.
Si l’art contemporain ne sait plus que faire de toutes ses biennales et de tous ses festivals, le milieu du graphisme a, lui, beaucoup moins de vitrines. Il en est une, régulière, qui attire toujours plus de professionnels et d’amateurs. Tous les ans, ce petit monde converge vers la capitale de la Haute-Marne, Chaumont, où la crème de la création graphique s’expose, pour se réconcilier avec la lecture, les affiches et une communication intelligente qui ne prend pas son interlocuteur pour un demeuré. Du graphisme comme on aimerait en côtoyer plus souvent.
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L’exposition « Impressions françaises » dresse dans un ancien garage le panorama de la jeune garde hexagonale, après avoir présenté au cours des précédentes éditions des visages britanniques et néerlandais. La chapelle baroque des Jésuites s’offre à l’exercice monographique de Richard Niessen, brillant représentant de la scène d’Amsterdam, tandis que les lauréats du concours international s’exposent à l’entrepôt des Subsistances. Un hommage à la figure du graphisme américain, Paul Rand, se déploie aux Silos-Maison du livre et de l’affiche, tandis que l’hôtel de ville consacre sa salle du conseil aux féconds échanges entre photographie et graphisme.
De l’affiche signée cette année par Mathias Schweizer au catalogue conçu par le duo Pierre Péronnet et Wijntje van Rooijen, le festival milite pour la visibilité d’un graphisme inventif, intelligent et actif. Ce festival fait la part belle aux affiches d’institutions culturelles, il est vrai, les plus créatives et on aimerait qu’il déborde davantage dans l’espace public. À chaque visite à Chaumont, on s’impatiente de retrouver cette imagination en couverture de nos livres de poche et dans notre quotidien !
Depuis cinq éditions, le festival s’est également imposé sur la scène internationale comme lieu d’expérimentation pour l’exposition du graphisme, un challenge en ces temps de flirt appuyé de la part de l’art contemporain qui voit dans cet art appliqué une source de dynamisme longtemps négligé. De l’architecture particulièrement forte de la chapelle au vaisseau de béton du Garage, Chaumont pousse toujours un peu plus loin sa réflexion sur la mise en espace de l’imprimé. Dans ce laboratoire à l’échelle de la ville, s’élabore un futur graphique prolifique, ambitieux et revigorant.
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Le grand art du graphisme
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°592 du 1 juin 2007, avec le titre suivant : Le grand art du graphisme