PARIS
Treize gravures pour explorer les rapports de l’artiste et de son modèle. C’est le magnifique hommage que Picasso rend, à la demande de l’éditeur et marchand d’art Ambroise Vollard, au Chef-d’œuvre inconnu d’Honoré de Balzac.
Dans cette nouvelle, l’auteur de la Comédie humaine met en scène dans le Paris du XVIIe siècle les peintres Nicolas Poussin et Frans Pourbus, qui travaille à un portrait qu’il souhaite comparer à la femme parfaite. Est-ce un hasard si Picasso s’installa après ces gravures rue des Grands-Augustins, à l’adresse précise où commence la nouvelle, pour y peindre son propre chef-d’œuvre, Guernica ? Il faut dire que le texte de Balzac stimule jusqu’à nos jours l’imagination des artistes. La Maison de Balzac nous invite ainsi à découvrir la fécondité philosophique et artistique du Chef-d’œuvre inconnu, qui continue d’inspirer les artistes contemporains : Anselm Kieffer, qui voit dans la folie de Frenhofer celle des fantasmes architecturaux de l’Allemagne nazie, Eduardo Arroyo, qui dessine dans un montage photographique un dos et une chute de reins, Paula Rego, qui le transforme en tableau féministe, ou Callum Innes, qui s’interroge avec poésie sur le caractère abouti d’une œuvre. Une salle de l’exposition est consacrée à la très belle interprétation cinématographique de l’œuvre par Jacques Rivette, dans son film La Belle Noiseuse, dont on peut regarder des extraits et admirer les toiles peintes par Bernard Dufour dans le film. On ressort de cette exposition courte mais stimulante avec le désir de (re)lire Balzac.
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Le fécond chef-d’œuvre de Balzac
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°750 du 1 janvier 2022, avec le titre suivant : Le fécond chef-d’œuvre de Balzac