Art contemporain

Le dialogue tonique entre Couturier et Léger

Musée national Fernand Léger - Jusqu’au 4 mars 2019

Par Christine Coste · L'ŒIL

Le 21 janvier 2019 - 308 mots

BIOT

Le travail de Stéphane Couturier fait régulièrement l’objet d’expositions. Le souhait d’Anne Dopffer et de Julie Guttierez de le rapprocher de la peinture de Fernand Léger fera date dans la biographie du photographe né en 1957, soit deux ans après la disparition de Léger.

Le dialogue inédit souhaité par la directrice des Musées nationaux du XXe siècle des Alpes-Maritimes et la conservatrice du patrimoine au Musée Fernand Léger pétille de liens et d’énergie. Leur intérêt commun pour le monde industriel et l’art mécanique s’incarne dans différents rapprochements, bien que Couturier n’ait jamais manifesté un intérêt particulier pour Léger. Univers industriel ou muséal, ou encore chantiers : les deux artistes partagent une vision frontale niant toute perspective traditionnelle. Leurs compositions formelles et esthétiques à la même rigueur dynamique s’appuient sur la trame géométrique, les couleurs et les détails de la construction. Le mélange des séries et des périodes du photographe sonne juste à cet égard, comme l’insertion parcimonieuse de toiles de Léger. À commencer par la juxtaposition de la représentation de Couturier du site de Renault à Boulogne-Billancourt avant qu’il ne soit rasé et la toile monumentale Les Constructeurs exposée dans l’usine quelques décennies plus tôt et offerte par Léger à La CGT, qui la refusa. De salle en salle, d’autres correspondances se font jour. Leur goût partagé pour l’architecture moderne, notamment pour celle de Le Corbusier, voit ainsi Couturier donner des couleurs aux façades extérieures de Chandigarh, ce que Léger avait appelé de ses vœux. Quant à la découverte du photographe de la collection du musée couplée à la résidence qu’il a réalisée à Sète en 2018 dans le cadre du fes­tival ImageSingulières, elle a donné lieu à la création d’une série inédite de Cibachromes et de nouvelles images, superpositions subtiles de prises de vue de la ville et de peintures de Fernand Léger, dont Le Grand Remorqueur.

« Stéphane Couturier »,
Musée national Fernand Léger, chemin du Val-de-Pôme, Biot (06), www.musee-fernandleger.fr

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°720 du 1 février 2019, avec le titre suivant : Le dialogue tonique entre Couturier et Léger

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