CHAUMONT
La Biennale internationale de design graphique de Chaumont, deuxième du nom, investit, sous la thématique « Post Medium », le signe, avec des présentations qui mettent à l’honneur la création graphique dans tous ses états.
À commencer par un zeste d’histoire, avec La Fabrique de l’affiche, dispositif du scénographe Kevin Cadinot, qui montre des documents rares, esquisses et autres « repentirs » datant du XIXe siècle. Le grand écart avec le présent est illico franchi avec l’exposition-phare déployée non loin, en l’occurrence les cent dix affiches sélectionnées pour le 28e Concours international d’affiches – manifestation instaurée, elle, en 1990 – et issues de studios de graphisme de la planète entière, travaux ayant fait l’objet d’une commande et datant de ces cinq dernières années. Le grand prix de cette édition 2019 a, lui, été décerné, dès l’ouverture de la Biennale, au tandem parisien Alexandre Dimos et Ghislain Triboulet, alias deValence, pour son travail réalisé pour le Centre dramatique national La Commune, à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). Grâce au graphiste Karl Nawrot, qui propose une monographie intitulée Phénomènes, on entre un brin dans le processus même de création. Celui-ci a installé dans une vitrine des petits objets en 3D, formes qu’il invente et qui lui servent par la suite à concrétiser ses multiples projets, comme en témoigne le film projeté en regard. À l’étage, l’exposition « Post Medium » élargit, elle, le champ du graphisme avec, pour la première fois, des supports numériques, textiles, voire en trois dimensions. À ne pas manquer, enfin : Rue de Paris, la dernière recherche d’un singulier graphiste trop tôt disparu, Frédéric Teschner (1972-2016), série de sublimes gravures en aquatinte à la profondeur inégalée.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°725 du 1 juillet 2019, avec le titre suivant : Le design graphique envahit Chaumont