Le conte métaphysique de Constance Nouvel

Que cette image soit une photographie de paysage, de carte d’un territoire ou d’un décor de diorama, la réflexion entamée sur le médium et la représentation du réel qu’il est censé reproduire la voit modifier l’image, la scénographier dans l’espace d’exposition et la faire interférer avec d’autres médiums, dessin ou peinture, de manière à en déplacer les perceptions. L’invitation faite par le Point du Jour à Cherbourg-en-Cotentin et le CPIF de Pontault-Combault, suivie de celle de la Galerie In Situ-Fabienne Leclerc, lui a permis depuis un an de concevoir un projet de trois expositions successives inédites dans leur concept. Chacune, de fait, a donné lieu, et donne lieu aujourd’hui au CPIF, à trois configurations différentes d’un même jeu d’œuvres anciennes ou nouvelles pour mener trois réflexions distinctes sur l’image à partir chacune d’un terme lié au lieu d’exposition : l’espace pour la galerie, le temps à Cherbourg et la construction au CPIF. « Réversible », à Pontault-Combault, en est donc le troisième et dernier opus, mais on peut ne pas avoir vu les deux précédents pour l’aborder. En ces lieux, Constance Nouvel a conçu à partir de leurs espaces et de leurs surfaces un voyage à l’image de celui d’Alice aux pays des merveilles où l’on bascule dans un imaginaire pour se laisser troubler par ce que l’on voit et rencontre, une image de rideau de scène ou une déclinaison de solstice particulière. Chaque œuvre se joue de nos sens comme leurs enchaînements et résonances entre elles. Dans ce conte métaphysique, l’identité est une fiction. La seule chose réelle, ce sont les perceptions.