BORDEAUX
Voilà un an et demi que Sandra Patron a quitté le MRAC de Sérignan pour Bordeaux, où elle a pris la tête du CAPC.
À l’occasion de son premier accrochage des collections, la directrice du musée a souhaité « ouvrir les récits, décentrer le regard » grâce à une série de contrepoints, et avec la complicité du CNAP. Le Centre national des arts plastiques a en effet consenti un dépôt de plus d’une centaine d’œuvres, dont certaines, comme l’installation Bonnet-Lumière de Younès Rahmoun, tout juste acquises. Cette démarche permet de faire une exposition (empruntant son titre à un recueil de textes de Julio Cortazar) qui parle des collections du lieu, tout en les prolongeant intelligemment à travers les œuvres d’artistes d’origines géographiques, de générations et de genres divers. Il s’agit de « changer le scénario », comme le suggère le thème de la première salle qui ouvre sur une installation vidéo de Sylvie Blocher, convoquant explicitement la série Art Make-Up de Bruce Nauman. Cela donne des rapprochements intéressants. Richard Serra, un des piliers de ce fonds constitué dans les décennies 1980-1990, dialogue ainsi avec Rebecca Horn. Au chapitre du minimalisme, un très grand Wall Drawing de Sol LeWitt (n°512, 2007), réactivé pour l’occasion, sublime dans l’effacement de son tracé et sa résonnance avec les fresques de la Renaissance, est placé en regard de Quatre plis à 90°, de Mehdi Moutashar, dont le travail, un peu passé en dessous des radars, explore les déviances de la rigueur géométrique et le langage plastique de l’art islamique.
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Le CAPC se décentre
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°741 du 1 février 2021, avec le titre suivant : Le CAPC se décentre