Après l’exposition collective « Dancing Machines », le Frac Franche-Comté poursuit son exploration des liens qu’entretiennent arts visuels et danse en proposant une exposition monographique de Cécile Bart (née en 1958).
Si la référence à la danse n’est pas frontale dans le travail de l’artiste, il s’agit pour Sylvie Zavatta, commissaire de l’exposition, d’en proposer une nouvelle lecture en mettant en avant sa multidisciplinarité. Entendue au sens large comme le mouvement des corps, la danse se manifeste dans toute l’exposition : danse des peintures/écrans caractéristiques de l’artiste, danse des fils de laine suspendus au plafond (installation de la série des « Lisses »), danse suggérée par la matérialisation de trajectoires potentielles dans une salle vide, et surtout danse des corps des spectateurs. Le parcours a en effet été conçu comme un « ballet », nous invitant à déambuler dans les salles et à interagir avec les œuvres. L’exposition s’achève, au rez-de-chaussée, avec Silent Show, installation immersive magistrale. Dans une salle obscure, de courts extraits de films montrant des personnages en mouvement sont projetés sur des peintures/écrans. Débordant des supports semi-transparents, les corps des personnages viennent se mêler à ceux des visiteurs dans un savant jeu d’ombre et de lumière. Intitulée Rose Gold, du nom d’une grande trapéziste autrichienne des années 1940-50, cette exposition aérienne est une grande réussite. Les peintures/écrans flottant au-dessus de nos têtes dans l’espace d’accueil resteront en place pour l’inauguration au printemps de « Danser sur un volcan », dernière exposition de la magnifique Saison danse du Frac Franche-Comté.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°741 du 1 février 2021, avec le titre suivant : Le « ballet » de Cécile Bart