Soixante-seize artistes de dix-sept pays présentent cent-quarante œuvres à la seconde Triennale d’art contemporain Asie-Pacifique, à la Queensland Art Gallery de Brisbane. La manifestation dispose cette année d’un budget équivalant à 7,8 millions de francs, doublé depuis 1993.
BRISBANE - Les réactions et les commentaires, notamment en provenance de l’étranger, qui ont salué la première Triennale d’art contemporain Asie-Pacifique ont conforté les organisateurs dans leur volonté de promouvoir la création contemporaine de cette partie du globe. "Cette approbation unanime montre combien l’Occident, y compris l’Australie, est peu sensibilisé aux cultures de la région Asie-Pacifique et témoigne du peu d’efforts faits pour comprendre l’histoire et les croyances religieuses qui sous-tendent l’art de ces pays", explique Caroline Turner, directrice de la Triennale.
Engagement à long terme
"Notre premier objectif n’est pas de se poser en arbitre international mais d’être un révélateur, en gardant à l’esprit que la Triennale s’adresse avant tout aux Australiens, précise-t-elle. Car notre ambition première est de convertir nos compatriotes ! Les Australiens ont réellement besoin d’approfondir leurs connaissances des cultures de la région qui les entoure pour pouvoir un jour espérer affirmer leur propre identité, insiste Caroline Turner. Le futur de l’Australie est très lié à cette démarche, et notre pays, grâce à sa société multiculturelle et sa position géographique, occupe une place idéale pour organiser ce forum régional."
La sélection de la Triennale a été confiée à un comité de 42 conservateurs australiens et étrangers représentant une quinzaine de pays. Le catalogue a été préparé par 77 spécialistes internationaux et une conférence a accueilli, du 27 au 29 septembre, 50 artistes et 30 commissaires d’expositions venus de la région. Les artistes sont invités à rendre visite aux communautés les plus reculées d’Australie, une banque de données sur les artistes de la région a été créée et un programme de publication engagé.
Tout cela explique pourquoi le budget de la Triennale a doublé depuis la première édition, en 1993. Il atteint aujourd’hui 2 millions de dollars australiens (7,8 millions de francs). Trente-cinq pour cent de ce budget est financé par des fondations australiennes liées au département des Affaires étrangères et du Commerce. Le solde est apporté par le gouvernent de l’État du Queensland et par le gouvernement fédéral, seuls 20 % des fonds proviennent du mécénat. Pour preuve de son engagement à long terme, la Queensland Art Gallery a promis d’accueillir trois éditions de la Triennale, ainsi qu’une grande conférence en l’an 2000.
ASIA-PACIFIC TRIENNAL OF CONTEMPORARY ART, "Present Encounters" (Rencontres avec le présent), jusqu’au 19 janvier, Queensland Art Gallery, Queensland Cultural Centre, Brisbane, tél. 55 392 73, tlj 10h-17h.
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L’Australie double la mise
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°30 du 1 novembre 1996, avec le titre suivant : L’Australie double la mise