Street Art - En réponse aux expositions d’art urbain où sont surtout présentées des œuvres d’atelier, quelques initiatives tentent de tracer l’histoire de cette subculture là où elle s’est forgée en toute illégalité : dans la ville, en marge des institutions et du marché.
À l’instar d’« Aérosol, une histoire du graffiti », présentée cet été au Musée des beaux-arts de Rennes, « Illegal » au Musée d’histoire de la Sarre (Sarrebruck) affiche cette ambition. Chercheur à l’université de Heidelberg, son commissaire Ulrich Blanché y décrit l’éclosion du street art et du graffiti entre 1960 et 1995. À l’époque, le graffiti cesse en effet d’être circonscrit aux pratiques anonymes et s’affirme peu à peu comme une culture alternative portée aussi bien par des artistes visuels que par des groupes de punk et de rap. Pour rendre compte de cette histoire, l’exposition incline vers l’approche documentaire et brasse un ample corpus fait de rares œuvres originales, de photographies projetées à même les murs, de films, de pochettes de disques et de publications. Si la plupart des 120 artistes évoqués sont américains (SAMO, Gordon Matta-Clark, John Fekner, Futura 2000…) et français (Christo, Daniel Buren, Blek le rat, Gérard Zlotykamien, Ernest Pignon-Ernest…), l’ancrage géographique de l’exposition permet aussi de mettre en lumière quelques germanophones, dont le Zurichois Harald Naegeli et les Allemands Oz, Peter Ernst Eiffe, Klaus Paier et Josef Stöhr. « lllegal » présente également quelques documents inédits ou rarement montrés, suggérant que l’histoire de l’art urbain est loin d’être écrite. Hélas, l’espace alloué à l’exposition peine à contenir une matière aussi dense. Pour peu qu’on maîtrise l’allemand et/ou l’anglais, on gagnera donc à en compléter la visite par le riche catalogue publié aux éditions Hirmer.
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L’art urbain entre dans l’histoire par l’illégalité
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°780 du 1 novembre 2024, avec le titre suivant : L’art urbain entre dans l’histoire par l’illégalité