Le Frac Champagne-Ardenne accueille à Reims Museum in progress, un bureau basé à Vienne qui développe depuis 1990 une politique artistique originale et ambitieuse. Dépassant les champs habituels de l’art, Museum in progress invite régulièrement des d’artistes à investir le monde des médias, plus particulièrement l’affichage et la presse.
REIMS - Les passagers des Transports Urbains de Reims (TUR) vont avoir la surprise, en ce mois de novembre, de découvrir sur les écrans équipant leurs bus une vidéo de Rosemarie Trockel en lieu et place de leurs informations habituelles. Ailleurs en ville, un panneau publicitaire Dauphin sera recouvert par une affiche de Bernard Bazile. Quant à Christophe Vigouroux, qui expose également au Frac Champagne-Ardenne jusqu’au 24 novembre, il donne rendez-vous aux lecteurs du journal local, l’Union, comme l’ont fait avant lui différents artistes dans le quotidien autrichien Der Standard, sur la même initiative de Museum in progress. D’autres interventions dans la presse nationale et sur Radio FG sont également prévues pendant l’exposition.
En effet, la présentation du travail mené par Museum in progress depuis plus de six ans n’aurait guère de sens si elle se résumait à une simple évocation des projets déjà menés à bien. Tout l’intérêt des activités orchestrées depuis le bureau viennois réside précisément dans cette volonté de dépasser les murs des musées, d’ouvrir de nouveaux champs d’intervention aux artistes actuels, en développant des partenariats inédits.
Les accords passés entre la compagnie aérienne autrichienne Austrian Airlines et Museum in progress en sont un parfait exemple. Ils ont abouti à la distribution aux passagers sur ses vols de puzzles d’Alighiero e Boetti et d’un magazine conçu avec Gerwald Rockenschaub. De même, des affiches urbaines de Rosemarie Trockel ont été estampillées du logo d’Austrian Airlines. L’entreprise s’y retrouve puisque son nom est diffusé, mais à la différence de la publicité traditionnelle, la compagnie ne connaît pas a priori les caratéristiques du travail artistique qu’elle va financer.
Avec la collaboration de différents commissaires d’exposition, d’entreprises ou de groupes de presse, près de cent cinquante projets ont été réalisés depuis 1990 par environ cent quatre-vingts artistes (parmi lesquels Boltanski, Feldmann, Dion ou Acconci). Une grande partie de ces réalisations est visible à Reims sous la forme de coupures de presse, d’affiches ou d’extraits télévisuels.
Le mérite de Museum in progress est d’avoir invité nombre d’artistes parmi les plus intéressants du moment. La régularité avec laquelle tous ces projets ont été conduits est également exceptionnelle. Le panorama de la création actuelle ainsi constitué "hors les murs", fruit d’une politique de projets originaux, souvent éphémères, offre en tout cas une alternative vivifiante au monde parfois trop convenu des musées d’art contemporain.
MUSEUM IN PROGRESS, jusqu’au 24 novembre, Fonds régional d’art contemporain Champagne-Ardenne, Le Collège, 1 place Museux, 51100 Reims, tél. 03 26 05 78 32, tlj sauf lundi 14h-18h.
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L’art sort des sentiers battus
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°30 du 1 novembre 1996, avec le titre suivant : L’art sort des sentiers battus