L’art méditatif de Park Seo-bo et de Minjung Kim

Le rapprochement entre les deux, bien que de générations différentes, semble évident tant les points communs sont visibles : une œuvre rythmée, des répétitions, des écritures chez l’un, des motifs chez l’autre, et le mariage de techniques orientales et de traditions occidentales. Ce qui fait le plus sens dans ce rapprochement ? Park Seo-Bo est l’influence majeure de Minjung Kim, non seulement car elle se revendique du courant Dansaekhwa (mouvement coréen d’avant-garde souvent associé au monochrome) dont il est une figure éminente, mais aussi car elle a étudié à l’université Hongik, qu’il dirigeait. Œuvres contemplatives, ce sont des grands formats que rencontre le visiteur et qui procurent l’envie de s’éterniser. L’ensemble de pièces se suffit à lui-même, mais pour qui voudrait aller plus loin, le texte de Pierre Restany, pourtant daté de 1994, est un précieux éclairage sur l’œuvre de Park Seo-Bo. Il y explique la relation de l’artiste avec une certaine idée de l’universel et du temps, qui se retrouve aussi chez Minjung Kim. Cette exposition fait d’autant plus sens dans ce lieu, aux abords de Düsseldorf, dans la campagne verte, calme et selon les saisons brumeuses – véritable havre de paix, qui mérite le détour pour tout amateur d’art de passage en Rhénanie. Son architecture vaut également qu’on s’y attarde, puisque la fondation a été conçue par l’architecte nippon Tadao Ando, maître du béton et de la lumière.