PARIS
Fidèle à sa programmation prospective et transdisciplinaire, le Centre Wallonie-Bruxelles, dirigé par Stéphanie Pécourt, a invité Carine Fol, la directrice de La Centrale, centre d’art bruxellois, à imaginer une exposition collective réunissant neuf plasticiens belges qui puisse prolonger sa saison en prenant des airs de manifeste déconstructiviste.
Sous l’angle des « Traces de l’invisible », cette manifestation, agrégeant tant des talents émergents que confirmés (Marcel Broodthaers et Pélagie Gbaguidi, Guy-Marc Hinant, Fabrice Samyn, Emmanuel Van der Auwera, Antonio Dalla Valle, Angel Vergara, Dominique Vermeesch alias (do.space), Sophie Whettnall), conduit les visiteurs à s’interroger sur ce qui en art n’est pas visible ou se dérobe à la vue, en se jouant constamment des oppositions entre matériel et immatériel, transparence et opacité, pesanteur et apesanteur, formel et informel ainsi qu’entre naturel et artificiel. Tout compte fait, la genèse de l’art ne consisterait-elle pas, via les recherches incessantes des créateurs en quête de nouvelles formes aptes à témoigner de notre présence au monde, à rendre visible l’invisible ? Ainsi, à travers le prisme d’œuvres variées misant sur l’étrangeté, la sensualité et les gestes performatifs bousculant les évidences, que ce soit à travers l’écriture automatique pénétrant les tréfonds de l’âme humaine (Broodthaers, Dalla Valle, Samyn, Whettnall) ou l’appel de l’au-delà (do-space, Vergara), on ne cesse d’avoir à l’esprit la possible définition de l’art par Paul Klee : « L’art ne reproduit pas le visible, il rend visible. » De toute évidence, la formule prend ici tout son sens.
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L’art de l’invisible
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°753 du 1 avril 2022, avec le titre suivant : L’art de l’invisible