Le Fonds national d’Art contemporain (Fnac) opère un virage à 180°. Alors que ses missions le conduisaient jusqu’alors « à se priver volontairement de toute visibilité », il est passé désormais à « une visibilité délibérée, organisée, qui suppose une volonté déclarée de s’ouvrir au public ». Le « plus grand collectionneur français » a donc décidé de s’associer avec diverses institutions en Régions pour montrer les acquisitions de l’Etat depuis vingt années ; acquisitions habituellement confinées dans ses réserves de La Défense ou mises en dépôt dans des musées ou des administrations françaises. Première étape de ce nouvel élan, le Musée de Grenoble où sont actuellement exposées environ 70 œuvres... sur les 70 000 que compte aujourd’hui le Fnac. Cette sélection draconienne a été confiée à Serge Lemoine, qui s’est appuyé sur le catalogue Art contemporain, un choix de 200 œuvres du Fnac (1985-1999) coédité en 2001 par le Cnap et les éditions du Chêne sous la direction de Jean-Pierre Criqui et Joan Le Boru. L’ancien directeur du Musée de Grenoble, aujourd’hui à la tête du Musée d’Orsay, a naturellement choisi de mettre en valeur les œuvres acquises par le Fnac et mises en dépôt au musée grenoblois : Helmut Federle, Carl Andre, Annette Messager, François Morellet, Pierre Soulages, Jean-Pierre Raynaud, Roman Opalka... S’y ajoute un choix d’œuvres emblématiques généralement plébiscitées par le public telles que la Citroën DS biplace de Gabriel Orozco ou l’autruche naturalisée de Maurizio Cattelan. Si ce panorama inclut des peintures, des installations, des photographies d’artistes et des œuvres sur papier, Serge Lemoine a en revanche délibérément écarté les arts décoratifs, le design et même les vidéos, jugées « dévoreuses d’espaces et exclusives du reste, et qu’on a pu voir à l’envi tout récemment tant à la Biennale de Venise qu’à celle de Lyon ». Rien n’empêche aux prochains commissaires des expositions du Fnac, programmées à Nantes, Villeneuve-d’Ascq, Saint-Etienne et Nancy, de ne pas partager ce point de vue.
- GRENOBLE, Musée de Grenoble, 5, place de Lavalette, tél. 04 76 63 44 44, 3 février-28 avril.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
« L’art d’aujourd’hui » à Grenoble
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°535 du 1 avril 2002, avec le titre suivant : « L’art d’aujourd’hui » à Grenoble