Peu de traces subsistent aujourd’hui du passé haut en couleur de cette impasse parisienne du quartier Montparnasse, qu’un crime passionnel commis en 1908 acheva de parer de légende.
Colonie artistique depuis 1864, l’impasse Ronsin pouvait accueillir jusqu’à 35 artistes en même temps dans ses ateliers. Plus de cent ans durant, jusqu’en 1971 – date de l’agrandissement de l’hôpital Necker voisin, qui chassa son dernier locataire –, des dizaines de sculpteurs et de peintres s’y sont succédé : amateurs du dimanche cohabitaient alors avec de grands noms de l’avant-garde, comme le sculpteur roumain Constantin Brancusi (qui y résida quarante ans durant, et dont l’atelier est aujourd’hui exposé au Centre Pompidou), Marcel Duchamp, Max Ernst, Yves Klein et Jean Tinguely, qui s’y installa à son arrivée à Paris en 1955 pour y réaliser ses premières méta-sculptures, rejoint bientôt par Niki de Saint Phalle. L’exposition du Musée Tinguely de Bâle invite justement à découvrir l’histoire de ce mythique creuset artistique parisien au moyen d’une étonnante et percutante scénographie : la reconstitution du dédale de l’impasse et de ses ateliers au confort sommaire et aux conditions d’hygiène précaires plonge le visiteur dans l’univers de 50 artistes et de quelques-unes de leurs 200 œuvres réalisées lors de leur séjour impasse Ronsin. La variété de leurs pratiques et de leurs expressions artistiques à l’échelle de ce microcosme vient attester une nouvelle fois de l’effervescence créatrice qui régnait à Paris jusqu’à la décennie 1960.
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L’art dans l’impasse
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°741 du 1 février 2021, avec le titre suivant : L’art dans l’impasse