« Pacific Standard Time » constitue l’événement culturel dans la grande région de Los Angeles tant par le nombre d’institutions prestigieuses qui y prennent part que pour les expositions attestant de l’incroyable vitalité et de la qualité de cette scène artistique longtemps regardée avec condescendance.
Couvrant la période comprise entre la fin de la Seconde Guerre mondiale et 1980, le design comme les beaux-arts, pas moins de trente-cinq propositions tentent de circonscrire et d’expliquer le phénomène. Parmi elles, on retient au Getty celle qui est consacrée à la sculpture et à la peinture entre 1950 et 1970, cette façon si particulière de mixer les standards dans des collages proches de la provocation. Le Musée d’art contemporain de San Diego préfère dédier un volet thématique à la question phénoménologique, tandis que le Hammer Museum a choisi de focaliser ses recherches sur la culture noire et l’impact des grandes émeutes raciales. Il revient enfin au Otis College de se frotter à l’art féministe californien, une référence.
L’apothéose se trouve enfin au Los Angeles County Museum of Art qui a réussi à faire sortir du Japon l’installation cruciale d’Edward Kienholz, Five Car Stud (1969-1972), montrée une seule fois à la Documenta de Kassel en 1972. La saynète reconstitue grandeur nature avec un réalisme glaçant la castration d’un jeune Noir par un groupe de Blancs, fait divers raciste odieux qui horrifia l’Amérique. L’art californien redéfinit donc avec panache son histoire en capitales, calant les grandes heures de l’art américain sur celle du Pacifique.
Los Angeles (États-Unis), www.pacificstandardtime.org/exhibitions
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L’art californien choisit son heure
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°642 du 1 janvier 2012, avec le titre suivant : L’art californien choisit son heure