Un long passé jalonné d’art. C’est ce que le Nigeria expose maintenant à Monaco, plus de cinquante chefs-d’œuvre exceptionnels d’argile, « bronze » et ivoire qui étaient restés cachés depuis vingt ans dans les sous-sols des musées par crainte de vols. Venues de Nok, les sculptures en terre cuite éclairent de leurs tons fauves ces portraits de chefs chargés de bijoux datés de 900 av. à 500 ap. J.-C. Quelques siècles passent et à Igbo-Ukwu apparaissent les premiers « bronzes » aux somptueuses patines. Toute la surface de ces vases rituels est couverte d’une précieuse dentelle de motifs plats, d’une extrême sophistication, coulés à cire perdue. Il faut attendre le grand art d’Ifé, du XIe au XVIe siècle pour retrouver à la surface du bronze une perfection comparable. Dans cette ville sainte les portraits royaux allient une beauté classique à des réseaux de lignes qui subliment les visages. D’autres statues, L’Homme assis de Tada, Le Guerrier et l’Archer, constituent par leur réalisme une nouvelle prouesse de l’art du métal. Et enfin, c’est dans le grand empire de Bénin au XVIe siècle que commence la dernière étape de ce périple. La reine-mère reconnaissable à sa haute coiffure constellée de perles, l’empereur aux lourds colliers de corail ouvrent ce chapitre qui se poursuit avec les nombreuses plaques de laiton revêtant les piliers du palais. Sculptées en relief, elles racontent toute la vie de la cour. Le prestige de l’Afrique était alors connu en Europe, on sculptait en ivoire des salières et des couverts pous la table des Médicis, des olifants pour les armées. Mais tout devait disparaître avec la fatale conquête par l’armée britannique en 1897.
« Arts of Africa, des arts traditionnels à la collection contemporaine de Jean Pigozzi », MONACO, Grimaldi Forum, 10 av. Princesse Grâce, tél. 377 99 99 20 00, www.grimaldiforum.mc, 16 juillet-4 septembre.
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L’art africain dans sa royale splendeur
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°571 du 1 juillet 2005, avec le titre suivant : L’art africain dans sa royale splendeur