Comme une carte de visite, la manière d’arranger sa chevelure, de la parer d’un bijou ou d’un couvre-chef, proclamait haut et fort son statut social en Afrique. L’exposition « Parures de Tête » détaille pour les principales ethnies africaines le rôle et la signification de la coiffure dans la vie courante. Une chevelure mal entretenue, mal peignée est perçue comme un signe grave d’anormalité ou d’incivilité, comme le comportement de marginaux ou de fous. Ainsi, les cheveux sont laissés en désordre pour un deuil ou bien complètement rasés lors de rites funéraires. Bien souvent aussi,
le crâne rasé est perçu comme l’annonce d’une renaissance.
Mais la symbolique de la coiffure ne concerne pas uniquement l’Afrique noire. En comparant les parures de tête de plusieurs civilisations traditionnelles de l’Afrique noire aux coiffes de l’ancienne Égypte, il est possible d’inclure « l’Égypte ancienne à un très ancien complexe culturel proprement africain et, sur ce point, bien distinct des cultures asiatiques dont procéda aussi la civilisation égyptienne dans d’autres domaines ».
Dans les cultures africaines traditionnelles, les coiffures ont très souvent indiqué visuellement les différentes phases de la vie d’un individu. Les notables, hommes ou femmes, avaient généralement droit à une coiffure particulière.
Dépassant le niveau visuel, certains peuples ont élaboré toute une philosophie de la tête.
Ainsi les Yoruba distinguent la tête physique, extérieure et la tête intérieure, spirituelle, lieu de la personnalité et de la destinée de la personne. Chez le petit enfant, la fontanelle est le seuil entre le royaume terrestre et celui de l’autre monde. La tête, principal centre vital, ne pouvait qu’être l’objet de toutes les attentions.
« Parures de têtes », PARIS, musée Dapper, 35 rue Paul Valéry, XVIe, tél. 01 45 00 01 50, 25 septembre-11 juillet 2004.
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Langage de coiffures
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°554 du 1 janvier 2004, avec le titre suivant : Langage de coiffures