Se défendre contre les nombreux ennemis, humains mais surtout surnaturels, esprits invisibles des ancêtres et de la nature qui menacent les membres de la communauté villageoise, tel est le souci principal des populations indigènes vivant à l’intérieur de l’île de Bornéo, rebaptisée « Kalimantan ».
Dans ce but, les familles se regroupent en un lieu unique, la longue-maison, qui peut atteindre 300 mètres sous un seul toit et se divise en appartements, de part et d’autre d’une « rue » intérieure. Les ethnies vivant là, les Kenyah-Kayan ou Dayak, produisent des sculptures où se mêlent formes végétales et animales dans des compositions complexes et sinueuses, parfois proches de celles des Vikings. Dans cette exposition consacrée à l’art de Bornéo, on remarque d’impressionnants personnages de gardiens en forme de dragons ou de chiens destinés à repousser les maladies et les influences néfastes. Des masques monstrueux sont d’autre part destinés à défendre les récoltes de riz contre les esprits malveillants.
À noter aussi, de beaux perlages ornant en particulier des porte-bébés. Ils doivent protéger l’enfant du mal qui rôde, tout en marquant le statut social de la mère. Complétant ces exemples, l’exposition, qui compte une soixantaine d’œuvres des XIXe et XXe siècles, présente un choix de sculptures architecturales et de bijoux finement travaillés.
NEW YORK, Metropolitan Museum of Art, jusqu’au 16 janvier 2000.
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A l’abri, dans les longues-maisons de Bornéo
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°507 du 1 juin 1999, avec le titre suivant : A l’abri, dans les longues-maisons de Bornéo