Célèbres, et si mystérieuses pourtant, ces reines !
Leurs noms sont restés gravés dans l’histoire : Cléopâtre, Tiy, Néfertiti, Hatchepsout et tant d’autres. Que révèle la froide rigidité des sculptures sur leur vie intime, leur vie de femme ? C’est aussi une femme, Christiane Ziegler, célèbre égyptologue française, qui tente de lever le voile dans la magistrale exposition qu’elle leur consacre au Grimaldi forum de Monaco.
Mères, épouses ou filles de pharaon, leur titre de reine se définit par rapport au roi. Dans les mythes égyptiens, l’association mère-épouse-fille est symbole de création perpétuelle. La mère du roi occupe une place politique importante, comme en témoignent de délicieuses sculptures tel l’enfant-roi sur ses genoux ou dans ses bras.
Dans son rôle de grande épouse royale, elle est aux côtés du pharaon pour accomplir les rites en agitant les instruments de musique. Elle est l’épouse jeune, belle, parée de somptueux bijoux et de légers vêtements plissés. C’est ainsi qu’apparaît Néfertiti, vers 1345 av. J.-C. La pure beauté de son fin visage fascine encore, au-delà des siècles. Elle semble omniprésente aux côtés d’Akhénaton.
Retraçant leur vie privée (ce qui à l’époque semblait tout aussi révolutionnaire que de nos jours... ),
plusieurs bas-reliefs les montrent tendrement enlacés ou échangeant un baiser. Sur l’un de ces panneaux, la reine tient dans ses bras ses deux petites filles, tandis que le pharaon caresse tendrement sa fille aînée.
La reine Tiy, mère d’Akhénaton, était une « intellectuelle ». Son expression volontaire trahit un caractère exceptionnel. Possédant une bibliothèque personnelle écrite sur papyrus, elle entretint une correspondance diplomatique avec les plus grands souverains de son temps, et semble avoir été pour son époux une conseillère écoutée.
Pas de pharaon pour Hatchepsout, cette reine (vers 1460 av. J.-C.) voulait le pouvoir absolu. Considérée comme une usurpatrice, empruntant les titres et l’apparence du pharaon, elle est représentée sur de nombreuses statues avec une barbe, l’attribut viril indispensable du pharaon.
Parmi ces nombreuses reines, rares sont celles dont les tombes ont été retrouvées, à l’exception de Taousert, qui inspira à Théophile Gautier son Roman de la momie, et reposait encore dans une sépulture inviolée.
« Reines d’Égypte », espace Ravel du Grimaldi forum de Monaco, 10, avenue Princesse Grace, Monaco (98), www.grimaldiforum.com, du 12 juillet au 10 septembre 2008.
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La vie privée des reines de l’Egypte antique
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°604 du 1 juillet 2008, avec le titre suivant : La vie privée des reines de l’Egypte antique