L’exposition « Bandes à part » présente des tableaux de Klasen, Fromanger, Erro, Monory et Schlosser, datés de 1976 à 2005. Elle illustre les relations qu’ils entretiennent avec les images produites par notre société industrielle : photo, cinéma, publicité, télévision et vidéo.
La peinture figurative revient de loin. En 1950, elle semblait, tant aux États-Unis qu’en Europe, appartenir au passé. L’avant-garde ne pouvait être qu’abstraite. Comme si la dernière guerre avait rendu improbable toute représentation de la réalité en peinture. Mais avec l’essor de la société de consommation et le développement des médias, de nombreux artistes intègrent dans leurs travaux une « nature contemporaine » publicitaire, mécanique et industrielle. Aux États-Unis, le Pop Art n’hésite pas à transfigurer les objets manufacturés en icônes. Les boîtes de soupe Campbell’s de Warhol renvoient à la phrase de Rauschenberg : « L’art a tout à voir avec la vie, mais il n’a rien à voir avec l’art. »
Hors du Pop Art, d’autres artistes s’approprient le réel le plus banal. Dés 1959, César entreprend ses premières compressions d’automobiles, tandis qu’Arman réalise ses Poubelles, ordures variées présentées dans un polyèdre de plexiglas. À Paris, durant l’été 1964, l’exposition « Mythologies quotidiennes » se tient au musée d’Art moderne. suivie par « Figuration Narrative » en 1965. Ces manifestations regroupent les peintres de la Nouvelle Figuration, habités par la volonté de rendre compte d’une réalité quotidienne toujours plus complexe.
Les cinq peintres réunis au Palais Bénédictine ont participé à l’aventure de la Nouvelle Figuration, terminée en 1979. La surface extrêmement lisse de la toile, l’envahissement d’une couleur unique servent une iconographie percutante. La peinture porte un regard attentif et critique face aux images quotidiennes issues de notre civilisation urbaine. Les bleus de Monory et de Klasen, le jaune de Fromanger apparaissent ici comme les filtres d’un miroir de la vie.
« Bandes à part », Palais Bénédictine, Fécamp (76), 110 rue Alexandre Legrand, tél. 02 35 10 26 10 ; du 18 mars au 18 juin.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
À la rescousse de la figuration
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°579 du 1 avril 2006, avec le titre suivant : À la rescousse de la figuration