PARIS
« Je porte sur mon corps les cendres du monde. » Cette phrase, par laquelle le poète mystique Kabîr, qui vécut entre 1440 environ et 1518, chante son amour de Dieu et son désir de se confondre avec le principe divin, ouvre l’exposition que le Musée Guimet consacre au yoga.
D’emblée, le ton est donné : nous partons à la rencontre de la figure de l’ascète, qui peuple les manifestations de l’art indien, et observons comment le yoga, discipline spirituelle et corporelle, peut affranchir les hommes des douleurs de l’existence terrestre. Car, si le yoga a conquis le monde, il semble que l’on pourrait lui appliquer la phrase de Paul Valéry sur la poésie : la plupart des hommes en ont une idée si vague que ce vague même de leur idée en est pour eux la définition. En réunissant un ensemble de miniatures indiennes et de sculptures sur bois et bronze, du Xe au XIXe siècle, cette exposition propose de dissiper ce vague de notre esprit. Au fil des œuvres, on tente de faire sienne la recherche des ascètes, des yogis, de ces soufis qui se rapprochèrent des traditions indiennes, en contemplant leur visage et leur posture pour entrevoir quelque chose du souffle qui les traverse. Resserrée (70 œuvres en tout), l’exposition surprend à travers, par exemple, de rares représentations d’ascètes femmes, et émerveille. Elle s’achève avec la présentation du Bahr al-hayat (L’Océan de vie), ouvrage exceptionnel conservé à la Chester Beatty Library de Dublin : composé dans les années 1550 par Muhammad Ghwath Gwaliyari, éminent sheikh soufi, il dévoile les plus anciennes représentations connues de 21 postures de yoga.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
À la rencontre de l’ascète
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°752 du 1 mars 2022, avec le titre suivant : À la rencontre de l’ascète