Le V&A invite ses visiteurs à voyager en Italie aux xve et xvie siècles en reconstituant des espaces domestiques de palais toscans, florentins, vénitiens… Histoire de se plonger dans le contexte.
Temple londonien des arts décoratifs, le Victoria & Albert Museum propose, avec cette exposition, une plongée dans l’ambiance des intérieurs italiens de la Renaissance. Traditionnellement appréhendés sous l'angle des chefs-d’œuvre de maîtres — largement dominés par la peinture — les XVe et XVIe siècles sont ici présentés sous l'angle domestique.
La majeure partie des œuvres et objets d’art civils étaient en effet produits pour trouver place dans les intérieurs patriciens. Amateurs d’architecture, les Italiens étaient aussi soucieux du luxe et du confort de leur aménagement intérieur. Le décor, mais aussi le mobilier et les objets, appartenaient ainsi au registre des signes extérieurs de richesse, reflétant le goût de leur propriétaire, son standing culturel mais aussi sa « civilité ». Les objets les plus quotidiens bénéficiaient parfois de cette recherche effrénée du beau ou du bon goût.
Un contexte dispersé
Les décors des grandes demeures romaines, florentines ou vénitiennes ont donc joué un rôle de premier plan dans la création italienne. Mais, au fil du temps, leur destination première s’est effacée par le jeu du mouvement des collections, des changements de goût ou des destructions. Nombre de palais ont été victimes de l’urbanisation et leur contenu dispersé ou détruit.
L’image de la luxueuse demeure italienne n’est dès lors pas toujours simple à restituer. Contrairement aux Flandres — où la scène d’intérieur intimiste est appelée à un grand succès —, son image a été rarement fixée par la peinture.
Un travail d’investigation
Pourtant, à y regarder de plus près, nombre de scènes d’Annonciation ou de Naissance de la Vierge, telle celle exécutée sous le pinceau de Vittore Carpaccio (vers 1504-1508), prennent place dans des intérieurs de l’époque et procurent de précieux indices pour leur restitution.
Par ailleurs, la forme de certains tableaux peut aussi révéler des informations sur sa destination d’origine. De nombreux panneaux peints ont été conçus pour être intégrés à des éléments de mobilier, comme des têtes de lit ou des panneaux de coffres.
Autant d’informations qui sont souvent corroborées par des sources écrites, témoignages ou inventaires. Grâce à un patient travail et à de nombreux prêts, cette exposition brosse ainsi l’image d’un véritable art de vivre italien de la renaissance.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
La Renaissance vue de l’intérieur
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°585 du 1 novembre 2006, avec le titre suivant : La Renaissance vue de l’intérieur