L’affiche annonce la couleur. Traversée par un bandeau rose fluo, elle ressemble à celle du film Marie-Antoinette de Sofia Coppola.
Vivant à la même époque que la reine, Marguerite Gérard (1761-1837) est, avec Élisabeth Vigée-Lebrun, l’une des rares femmes artistes de l’époque. Belle-sœur de Jean-Honoré Fragonard, elle devint sa collaboratrice dans les années 1770. Réalisé à quatre mains, Le Chat angora (1780) est un témoignage de leur collaboration. Alors que Marguerite Gérard se chargeait du rendu des lumières sur les soieries, Fragonard inventa la composition et peignit la servante ainsi que la boule en métal sur laquelle on devine la silhouette des deux artistes.
La jeune femme se fit ensuite un nom en portraiturant des personnalités du monde des arts et du spectacle de l’époque, parmi lesquelles les frères Mougins de Roquefort après la réunion des États généraux (Portrait de Jean-Joseph Mougins de Roquefort, 1789), le peintre Hubert Robert ou l’architecte Claude-Nicolas Ledoux qui pose avec les plans de ses dernières réalisations. Facilement identifiables, ses portraits ont tous le même format (21 x 16 cm), la même mise en scène (le personnage est en pied), et, très souvent, le même guéridon. Si l’on peut se lasser de ce qui tend à être une formule, on apprécie l’aspect intimiste de ses œuvres.
Le portrait de Fragonard réalisé en 1789, présenté pour la première fois au public, met en scène un personnage très décontracté, simple, naturel, bien différent des autres portraits que l’on connaît de lui.
« Dans l’atelier de Fragonard. Marguerite Gérard, artiste en 1789 », musée Cognacq-Jay, 8, rue Elzévir, Paris IIIe, www.cognacq-jay.paris.fr, jusqu’au 6 décembre.
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La peintre s'appelle Gérard
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°618 du 1 novembre 2009, avec le titre suivant : La peintre s'appelle Gérard