La mode en image

Cette appellation a donné son nom à l’exposition du Musée de l’image. Tour à tour actrice et témoin des soubresauts de son temps, la mode en révèle les humeurs, les évolutions sociales, les changements de mœurs. Dès ses premières publications, la presse a joué un rôle fondamental dans l’évolution de la mode et la libération des vêtements. Durant le règne de Louis-Philippe (1830-1848), les titres de presse se multiplient. Parmi eux, de nombreux journaux spécialisés (Le Jardin des modes, La Mode illustrée, La Gazette du bon ton…) mettent en scène le vêtement à travers des planches de gravures, lesquelles seront lentement remplacées par la photographie. Ces feuilles délicates montrées dans cette exposition sont les témoins des transformations de leur époque et de la progressive libération du corps féminin. Au début du XIXe siècle, la silhouette est marquée par la cambrure : le corsage est ajusté et la jupe est ample, le corset devient l’élément indispensable des toilettes féminines. Dessous emblématique de l’aristocratie et de la bourgeoisie, sa forme évolue au gré des modes. Au seuil du XXe siècle, la silhouette se simplifie : la jupe perd de l’ampleur, en passant de la crinoline dans les années 1860 à une jupe toujours longue mais moins opulente. En 1905, Paul Poiret ose abolir le corset. Le couturier, dont l’exposition propose deux exceptionnels carnets de dessins, instaure des coupes fluides qui révèlent les formes. Plus tard, avec l’essor du prêt-à-porter, la mode devient accessible au plus grand nombre. La clientèle, parisienne, dès le début, s’enthousiasme pour les grands magasins remplis de nouveautés, aux prix attractifs et où l’on peut déambuler librement. C’est un nouveau phénomène social qui apparaît : l’émancipation de la femme.