Locataire surprise du Pavillon portugais à Venise en 2009, le jeune duo João Gusmão et Pedro Paiva avait marqué l’édition de sa poésie branque et mystérieuse.
Il récidive à Paris avec un ensemble magnétique de courts métrages lapidaires, tous filmés en 35 mm, tous placés par leurs auteurs sous le signe d’une « fiction poétique philosophique ». Versant drôlement paranormal. Au programme de ces fondus de Wells, Poe et Borges : séquence cosmico-alchimique bidouillée avec du verre en fusion, tentative de promenade galactique à base de jaunes d’œufs superposés en cours de cuisson, tache lumineuse virevoltant dans les cavités d’un crâne, transfiguration d’un œuf dur suspendu en lune blanche sur fond nuit noire, rocher-décor en improbable vadrouille dans le désert. À la manière de docus scientifiques d’un autre âge, les effets spéciaux low-tech s’enchaînent sans mollir, et confessent leurs trucages limités à coups d’échecs, de bouts de ficelle et d’empirisme de kermesse.
Brefs bricolages rétro-futuristes et microrécits doucement hypnotiques, ces courts poèmes visuels jouent alors une partition légère et addictive lorgnant du côté de la « science des solutions imaginaires » de la pataphysique de Jarry. Entre possibles théories, limites de la perception, vraies-fausses rumeurs, simili-événements galactico-occultes, démonstrations bancales et métaphysique de l’absurde. On en redemande.
Le Plateau, place Hannah-Arendt, Paris 19e, tél. 01 76 21 13 41, www.fracidf-leplateau.com, jusqu’au 20 novembre 2011.
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La micrométaphysique selon Gusmão et Paiva
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°639 du 1 octobre 2011, avec le titre suivant : La micrométaphysique selon Gusmão et Paiva