La commissaire du Ryerson Image Center de Toronto, Gaëlle Morel, n’a pas eu peur de « l’effet » Marilyn sur son exposition « Burn with Desire », ce phénomène d’occultation lié à la grandeur du mythe photographique et culturel que représente toujours l’actrice.
Elle commence en effet avec une salle entière dédiée à la star en dosant parfaitement la force d’attraction de pareil sujet, avant de laisser son parcours déconstruire finement les standards du glamour tels qu’ils se mettent en place dès les années 1920. Six Marilyn « à la Warhol », une plus pensive par Avedon, en représentation contrôlée, puis dans l’objectif de Gene Daniels. Prise dans les coulisses des Golden Globes de 1962, la série inédite traque une trace de vérité, témoigne de l’emprise du sujet sur son prédateur photographique. Modèle et anti-modèle, les choix de Morel percent à jour les paradoxes de ces constructions photographiques tout en jouant sur le plaisir de les (re)voir. Les méthodes des photographes sont parfaitement analysées par le parcours, révélant les tics de pose, de lumière, les jeux de mise en scène qui conditionnent peu à peu le genre jusqu’aux séries « spécial Hollywood » de Vanity Fair réalisées par Annie Leibovitz. C’est ainsi tout le gotha du cinéma hollywoodien jusqu’aux starlettes du jour, Kim Kardashian en tête, mais aussi des artistes contemporains comme Cindy Sherman et Lorna Simpson, que rassemble cette exposition qui évite avec intelligence de verser dans le panthéisme. D’ailleurs, elle s’offre en complément « Anti-Glamour : Portraits of Women » comme un ultime antidote à trop de glamour.
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La mécanique du glamour
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Abonnez-vous dès 1 €Ryerson Image Center, 33, Gould Street, Toronto (Canada), www.ryerson.ca/ric
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°677 du 1 mars 2015, avec le titre suivant : La mécanique du glamour