Musée de Saint-Maur–Villa Médicis, La Varenne-Saint-Hilaire Jusqu’au 16 janvier 2011

La lampe au chevet des chevalets

Par Colin Cyvoct · L'ŒIL

Le 15 novembre 2010 - 329 mots

Les avancées technologiques de la révolution industrielle amorcée au XIXe siècle ont profondément transformé les modes de vie des citadins français.

L’évolution des éclairages domestiques est certainement l’un des domaines où les progrès se font plus particulièrement sentir. Les lampes à huile, à gaz ou à pétrole se perfectionnent, progressivement remplacées par l’électricité. C’est également l’époque où l’engouement des nouvelles classes bourgeoises du Second Empire et de la Troisième République pour la peinture de genre relègue la peinture d’histoire au second plan. 
Les portraits et scènes d’intérieur valorisent un statut social fraîchement acquis. Des scènes intimistes réunissent autour de la lampe un ou plusieurs personnages occupés à des tâches variées. Les œuvres de ces petits et grands maîtres ne sont pas sans rappeler le succès des intérieurs hollandais au xviie siècle. « Mais plus que des images moralisatrices, comme pouvaient l’être les œuvres hollandaises et flamandes du Siècle d’or, il s’agit plutôt ici de chroniques de la vie quotidienne », écrit Émilie Ruffin-Maisonneuve.
 Commissaire de l’exposition « Sous la lampe, peintures de 1830 à 1930 » accueillie au musée de Saint-Maur, elle a systématiquement dépouillé les catalogues du Salon des artistes français, manifestation parisienne de toute première importance durant tout le xixe siècle, afin d’y dénicher des œuvres où la lumière artificielle joue un rôle central. Dès les années 1830, ces catalogues font mention de titres tels que Effet de lampe ou Étude à la lampe. Mais c’est à la fin du xixe siècle et au début du xxe que le sujet a véritablement les faveurs du public. La Famille sous la lampe (vers 1905) d’Henri Lebasque, Souper, effet de lampe (1908) d’Henry Bouvet ou La Naissance de Victor Lecomte (1892) en sont des exemples particulièrement éloquents. Érudite sans être ennuyeuse, cette exposition justifie pleinement une visite à la « Villa Médicis » de Saint-Maur.

Voir

"Sous la lampe, peintures de 1830 à 1930", musée de Saint-Maur–Villa Médicis, 5 rue Saint-Hilaire, La Varenne-Saint-Hilaire (94) www.saint-maur.com/musee, jusqu'au 16 janvier 2011

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°630 du 1 décembre 2010, avec le titre suivant : La lampe au chevet des chevalets

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