Voilà une exposition qui réjouira les esprits curieux. L’hôtel Lantin, situé dans le centre historique de Dijon et qui a abrité pendant deux siècles et demi plusieurs familles avant de devenir un musée, recrée le temps d’une exposition l’atmosphère intime qui a pu régner dans les maisons de ville de la haute société.
Présentée par séquences comme autant de moments qui rythment la journée (le lever, le déjeuner, la prière…), la présentation s’organise autour de quelque deux cents objets, dont une bonne partie provenant du fonds du musée. Peintures, objets d’art, mais aussi objets quotidiens se prêtent ainsi parfaitement à l’écriture d’une histoire des mœurs.
Une toile de Claude Lefebvre datée vers 1672, La fille aînée de l’artiste peignant son frère, double portrait d’enfants d’une grande sensibilité, nous rappelle ainsi que l’un des rares actes d’hygiène au temps de Louis XIV consistait à s’épouiller avec un peigne à dents serrées… Une œillère en porcelaine dure du XVIIIe siècle est, quant à elle, caractéristique d’une époque où les soirées fiévreuses rendaient nécessaires les bains d’œil au petit matin… La miniature d’un étui à tablettes du XVIIIe siècle vient enfin nous apprendre que le chocolat chaud, déjà si apprécié de ces dames à l’heure du goûter, se buvait non dans la tasse qui servait d’abord de verseuse, mais dans une soucoupe à bords hauts.
Outre le plaisir de satisfaire sa curiosité avec des objets dont les usages nous échappent parfois, cette exposition atteint finalement un autre but : elle rend hommage à un art de vivre à la française qui a généré la production de nombreuses œuvres d’art, pièces de mobilier, mais aussi d’objets spécifiques. Une manière de jeter des ponts entre arts, histoire et sociologie.
« Les heures du jour. Dans l’intimité d’une famille de la haute société, de Louis XIV à la IIIe République », musée Magnin, 4, rue des Bons-Enfants, Dijon (21), tél. 03 80 67 11 10,
www.musee-magnin.fr, jusqu’au 14 février 2010.
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La haute société par le bout de la lorgnette
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°620 du 1 janvier 2010, avec le titre suivant : La haute société par le bout de la lorgnette