Comment expliquer aux enfants vivant à l’arrière les réalités du front où se battent leurs pères ? En leur donnant des soldats à découper, des maquettes à construire, des histoires à colorier.
Malgré le manque de main-d’œuvre et de matières premières, l’Imagerie Pellerin produisit entre 1915 et 1918 des centaines de feuilles représentant aussi bien des chasseurs alpins et des fusiliers marins que des fantassins allemands. Munis de ciseaux, ces « graines de poilus » composaient des armées en papier et montaient des bivouacs en carton. Le but de ces planches, remarquablement dessinées et imprimées, était à la fois de relater les faits de guerre, informer les familles et servir la propagande. Les panoramas en relief proposés au long du parcours reconstituent la vie des tranchées, mettent en scène blessés et infirmières dans un poste de secours ou un état-major étudiant des cartes. Mises « en connivence », seize grandes photos de Paola de Pietri relient histoire et paysage. Sur le front italien des Alpes, les assauts ont été violents. Elle a parcouru ces monts, recherchant les traces des combats. Mais la végétation reprend peu à peu ses droits sur une terre longtemps brûlée par les obus. Soit filtrée par le brouillard, soit durcie par le froid, la lumière enveloppe de poésie les derniers vestiges. Mon objectif, dit l’artiste, « suit le fil de la désintégration ». Photos de mémoire et de silence, elles livrent une nature et une paix enfin retrouvées l’une comme l’autre.
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La guerre en découpages
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Abonnez-vous dès 1 €Musée de l’image, 42, quai de Dogneville, Épinal (88), www.museedelimage.fr
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°671 du 1 septembre 2014, avec le titre suivant : La guerre en découpages