de Matisse est à l’Annonciade de Saint-Tropez ce que La Joconde de Vinci est au Louvre : un chef-d’œuvre à la fois du musée et de l’artiste.
Cette huile sur toile fauve fut peinte en 1905 dans l’atelier de Manguin : accoudée sur des coussins, une femme nous regarde et nous sourit. Son visage aux traits épais n’est pas joli, mais il est expressif. Les couleurs juxtaposées sont stridentes : du vert, du jaune, du rouge, les traces du pinceau sont visibles. L’effet est la fois artificiel et dur. Les couleurs ne sont pas là pour imiter la réalité mais pour exprimer. « Ce que je poursuis, c’est l’expression », disait Matisse.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°735 du 1 juillet 2020, avec le titre suivant : “La Gitane”, de Matisse