La frustration d’Icare

Par Bénédicte Ramade · L'ŒIL

Le 1 décembre 2005 - 208 mots

Valère Costes aime bien les mythes et les théories de Darwin. Parce qu’il prend un malin plaisir à les tourner en ridicule en poussant les logiques scientifiques jusqu’à l’absurde. Les machines qu’il crée, à partir des systèmes de causes à effets, finissent toujours par s’emballer malgré la régularité de mouvement. Et l’ordre devient chaos.
Le mythe d’Icare est cette fois-ci dans la ligne de mire. Voler et toute la machinerie que cela implique pour l’homme en ces temps de boom du trafic aérien, le geste est plutôt d’actualité. Et Valère Costes est un moqueur dans l’âme. Ses dessins figurent un Airbus A 380 et une fusée Ariane en… bois ! Tout comme la rampe de lancement bancale qu’il prépare dans l’hypothèse d’une mise en orbite qu’il espère... pathétique.
Valère Costes n’aime pas les héros. Il prend même un malin plaisir à faire s’agiter ses sculptures comme de petits animaux mutants, bloqués dans la répétition des gestes. Sa technologie n’est pas ici au service de l’homme, elle se moque de ses rêves démesurés, et elle dégonfle son ego ainsi que ses
désirs de futur.

Valère Costes, Le Granit, 1 fg de Montbéliard, Belfort (90), tél. 03 84 58 67 50, 3 décembre-21 janvier, fermeture du 22 décembre au 2 janvier inclus.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°575 du 1 décembre 2005, avec le titre suivant : La frustration d’Icare

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