En regard des grandes manifestations parisiennes consacrées à Corot, se tient au Musée Condé une exposition plus modeste, consacrée à une toile importante de l’artiste. Autour du tableau, qui – comme toute œuvre issue de la collection du duc d’Aumale – ne peut quitter le château, sont présentés textes et documents photographiques ayant trait à son histoire, à son étude en laboratoire ainsi qu’à sa très récente restauration.
CHANTILLY - Le Concert champêtre est l’un des premiers "souvenirs" de Corot : conçu à partir d’un ou de plusieurs sites réels, le paysage est par la suite recomposé en atelier, souvent de manière fantaisiste, puis peuplé de petits personnages poétiques, étrangers à toute action historique.
Nettoyé pour la circonstance, le tableau apparaît débarrassé de l’épaisse couche de vernis jauni qui en altérait la lecture et la fraîcheur des couleurs. À son côté, se trouve la radiographie qui fait état des nombreuses reprises du peintre. Car le Concert a changé trois fois de visage, en 1844, 1857 et 1872, dates des Salons où il fut exposé. Photographies et gravures permettent de visualiser ces états successifs.
Éternel insatisfait, Corot reprenait en effet souvent ses œuvres et avait du mal à y mettre un terme. Ici, il a modifié sérieusement les figures, transformé le paysage, supprimé des détails. La composition d’origine, solidement plantée dans un décor champêtre plutôt réaliste, y a gagné en douceur et en lyrisme. Cependant, l’épaisseur de la matière ainsi retravaillée, très visible à l’œil nu, a provoqué quelques altérations : craquelures prématurées, assombrissements…
LE CONCERT CHAMPÊTRE, Chantilly, Musée Condé, jusqu’au 13 mai. Ouvert tous les jours sauf le mardi de 10h à 18h. Catalogue collectif, 40 p., 55 F. Dossier accessible sur l’Internet (http://www.imaginet.fr/musee.conde )
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La fraîcheur retrouvée du Corot champêtre
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°24 du 1 avril 1996, avec le titre suivant : La fraîcheur retrouvée du Corot champêtre