La Fosse brille de nouveau à Versailles

Considéré comme le plus grand décorateur de son époque, La Fosse est en effet le seul peintre à avoir participé à tous les chantiers du règne de Louis XIV. À Versailles, il a entre autres œuvré au salon de Diane, à la Chapelle royale et au salon d’Apollon. Alors que ce dernier vient de retrouver son faste après restauration, son auteur jouit enfin de sa première monographie. En soixante-dix tableaux et dessins, elle démontre la diversité des talents de La Fosse et son brillant esprit de synthèse. L’artiste a su capter le meilleur de ses aînés : le sens du récit de son maître, Le Brun, la sensualité du Corrège, et le chatoiement des couleurs des Vénitiens et des Flamands. Lors de la querelle des Anciens et des Modernes, il fut d’ailleurs un ardent promoteur du coloris, et toute sa production est un plaidoyer pour la couleur et la matière. Si certains tableaux du début de sa carrière pèchent par quelques lourdeurs ; les œuvres de maturité sont en revanche une belle redécouverte. À l’image du bucolique Renaud et Armide où les chairs ambrées sont magnifiées par des touches de lumière féériques. Si le parcours offre de beaux morceaux de peinture, il frustre malheureusement son visiteur par sa présentation. Les œuvres sont trop à l’étroit dans une enfilade de pièces exiguës qui ne confèrent pas le recul nécessaire pour les admirer à leur juste mesure.