La forêt enchantée

Pour lui, l’écriture et l’image, le dicible et le visible, sont des composants inséparables de la culture. Ainsi, dès son arrivée, il inaugure une série d’expositions, dont la première a pour thème l’objet qui non seulement traverse l’histoire de l’art, mais se trouve également au cœur de notre préoccupation pour l’écosystème, à savoir l’arbre. À l’origine de cette initiative, une collaboration, suffisamment rare pour ne pas être encouragée, entre la médiathèque André Malraux et le Musée intercommunal Paris Est Marne & Bois – ancien Musée de Saint-Maur-des-Fossés, actuellement fermé au public. La manifestation, organisée par Bernadette Boustany, directrice de l’institution, réunit une douzaine d’artistes sur une période qui s’étale de 1890 à 2015. On le sait, dans le domaine esthétique, l’arbre est souvent assimilé à l’artiste et à son activité créatrice, qui remonte des racines aux branches. Plus généralement, cette figure anthropomorphique est le support de métaphores en rapport avec l’être humain. Ici, c’est surtout une promenade que l’on propose au spectateur, qui se déplace dans un paysage citadin (une allée ombragée d’Edmond Quinton), dans une forêt (Bois de Vincennes, 1915, de Victor Lecomte) ou qui suit les bords de Marne qui ont particulièrement inspiré les créateurs (Champigny-sur-Marne, 1932, de Pierre-Antoine Cluzeau). Décliné en dessins, peintures, gravures et photographies, l’arbre semble omniprésent. Serait-il, à l’instar du chien pour le monde animal, le meilleur ami de l’homme pour l’univers végétal ?