Très attaché à la représentation de la figure et de la nature, l’art finlandais du premier quart du XXe siècle offre, à l’instar de ses voisins scandinaves, une interprétation quelque peu décalée des avant-gardes dominantes. Le concept de l’autonomie de l’œuvre d’art, par exemple, s’incarne magistralement dans la série des autoportraits « freudiens » d’Helene Schjerfbeck (1910), préfiguration du travail d’un Francis Bacon. La nécessité d’une lecture transversale de l’histoire de l’art s’impose en grande partie du fait du contexte politique du pays. Fière de son indépendance courageusement arrachée à son voisin impérialiste russe en 1917, la Finlande ose se regarder en face et dévoiler son vrai visage. Démarqués de toute influence artistique étrangère, les artistes s’attribuent, avec une liberté surprenante, leurs propres esthétiques aux reflets de leur tempérament et de leurs rêves à travers le vitalisme, le primitivisme, le colorisme et le structuralisme. Alvar Cawén, Ellen Thesleff et Juho Mäkelä deviennent chefs de file d’une esthétique dominée par l’expression de la couleur affranchie des poncifs post-impressionniste et fauve. Le vitalisme, philosophie et concept culturel, éloge de la nature sauvage et vivifiante, permet à Magnus Enckell (L’Œil n°514), Verner Thomé, Mikko Oinonen, Jalmari Ruokokoski et Yrjö Ollila, de renouveler de manière radicale le genre du nu. Tyko Sallinen, Marcus Collin et Juho Rissanen, adeptes d’un primitivisme sans concession, explorent un autre thème inédit, celui du monde rural contemporain.
- HELSINKI, Musée de l’Ateneum, jusqu’au 30 septembre et NEW YORK, Cooper-Hewitt National Design Museum, 2nd East 91 Street, tél. 212 849 8404, 24 avril-14 octobre.
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La Finlande moderne et indépendante
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°528 du 1 juillet 2001, avec le titre suivant : La Finlande moderne et indépendante